Gomis, Thuram, Vahirua... ces anciennes célébrations en danger à cause de Nicolas Rainville

Vendredi soir, le match Lens-PSG attire tous les regards. Un homme se démarque sur la pelouse. Celui qui doit être théoriquement le plus discret possible, l’arbitre. En l’espace de quelques minutes, trois cartons rouges sont distribués. Le plus curieux est celui d’Edinson Cavani. Après avoir marqué son but sur penalty, l’Uruguayen s’agenouille en position de tireur d’élite et appuie sur la gâchette. Cette célébration n’est pas du goût de l’homme en noir. Carton jaune. Le buteur parisien attire l’attention de l’arbitre en lui touchant le bras. Réaction épidermique, deuxième jaune, synonyme d’un carton rouge. « La direction nationale des arbitres nous a demandé d’être intransigeants », affirme M. Rainville, l’arbitre de la rencontre, « Par son premier geste, il provoque le kop lensois. Ensuite, il me touche le bras. J’ai horreur qu’on me touche. Je suis devenu arbitre parce que personne ne voulait de moi dans son équipe quand j’étais à l’école primaire, je prends ma revanche aujourd’hui, ce n’est pas pour qu’on me touche le bras. » Le choix de M. Rainville devance en fait une consigne bientôt promulguée dans l’ensemble des centres d’arbitrage de football concernant les célébrations des buts. D’après ce texte que L’Epique a réussi à se procurer « Toute célébration ayant une connotation militaire, rendant hommage à un personnage réel ou fictif, ou simplement qui incommode l’arbitre sera sanctionné d’un carton jaune. » Cette directive avait déjà été appliquée à l’encontre de ceux qui souhaitaient enlever leur maillot après un but. Elle risque donc de s’étendre à d’autres manifestations.

Une mesure rétrospective

Si Gabrielle Batistuta mitraillait la foule après ses buts et que Youssef El Arabi est surnommé « La Kalash » en mimant plusieurs tirs après ses réalisations, certains cas vont être passés au crible. Ainsi, Marama Vahirua est dans le collimateur des instances arbitrales. Les amateurs du football se souviennent tous de la célébration de l’attaquant tahitien qui mimait le fait de pagayer dans une pirogue pour fêter ses buts. « Ici, nous avons un double problème », souligne Pascal Garibian, « Le fait de ramer de la sorte peut faire penser aux supporters de l’autre équipe qui sont en train de couler. C’est une provocation. Ensuite, le fait de pagayer de cette manière est une nette allusion à Tahiti. Or, quand on se voit ce qu’il s’est passé à Nice avec l’apparition d’un drapeau corse, on ne peut pas laisser un joueur mettre en avant ses origines régionales ». Désormais retraité, Marama Vahiura pourrait être tout de même sanctionné. « Nous pensons à le faire ramer entre Nantes et Lorient. Ce serait une sorte de travail d’intérêt général qui correspond au nombre de fois qu’il a fait ce geste tout au long de sa carrière, de Nantes à Nancy, en passant par Nice et Lorient. » D’autres buteurs sont pris pour cibles. Bafé Gomis et Alex seront poursuivis par la SPA pour leurs mauvaises imitations d’une panthère qui réduit le félin à un animal agressif qui sort ses griffes et ses crocs trop facilement, nuisant fortement à son image. Mario Ballotelli devra verser des droits aux Comics américains pour avoir imité Hulk avec l’Italie pendant l’Euro 2012. Etienne Didot ne pourra plus non plus mimer une gavotte bretonne lors de ses rares buts, la danse rappelant trop le sentiment d’indépendance en Bretagne. Lilian Thuram devra s’expliquer plus longuement sur son geste après son doublé lors de France-Croatie, les doigts devant la bouche étaient très insultants dans une culture pop indus de l’underground finlandais. Enfin, les célébrations après la naissance d’un enfant seront interdites afin d’éviter que les personnes stériles de l’autre camp ne se sentent insultées. Des associations se sont déjà prononcées pour changer le logo d’Arsenal sur lequel se trouve un canon. L’association des BEC (Buteurs En Colère) devrait très prochainement rencontrer le corps arbitral pour définir les contours de cette nouvelle directive.