Labrune : « Bielsa voulait Di Maria et Messi ! »

Actuellement en vacances, Vincent Labrune a répondu favorablement à notre demande d'interview. Il faut dire qu'après la sortie médiatique coup de poing de Marcelo Bielsa en conférence de presse, le président de l'OM n'avait pas d'autre choix que de rapidement éteindre le début d'incendie lancé par l'Argentin à la Commanderie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la réponse du président phocéen est toute aussi collector que la conférence de presse d'El Loco.

« Bonjour président, tout d'abord merci de nous accorder quelques minutes alors que vous êtes en pleines vacances...
Pas de problème, mais faites vite, j'ai beaucoup de choses à régler, comme vous vous en doutez. On me fait passer pour un pitre, et cela ne me plaît pas du tout. L'OM, c'est moi qui le fait tenir debout depuis plusieurs années et ce qu'il s'est passé aujourd'hui est très grave...

Nous allons essayé de faire vite. Qu'avez-vous à répondre à Marcelo Bielsa, qui vous accuse de ne pas avoir été sincère avec lui au sujet du mercato notamment ?
Que voulez-vous que je lui réponde ? Il voulait un défenseur ? Il l'a eu ! Il voulait un deuxième attaquant ? Je lui ai offert l'un des plus grands espoirs du football européen. Il voulait un milieu ? Je suis allé le chercher au Qatar. De qui se moque-t-on franchement ?

Lui assure ne pas avoir eu son mot à dire sur le recrutement et vous avoir proposé, en vain, 12 joueurs...
Cela me fait bien rire... Vous savez quels joueurs il m'a proposé ? Pêle-mêle, Ever Banega, Javier Mascherano, Angel Di Maria, Leo Messi ou encore Marcos Rojo ! Mais il a cru quoi, que l'OM c'était le PSG, et qu'on pouvait jouer avec 17 Argentins dans l'équipe ?

Il dit aussi qu'il n'a pas été concerté pour le recrutement de Doria, c'est vrai ?
Je vais être honnête avec vous. Vous savez, quand j'ai décidé de faire venir Marcelo, je savais que tout n'allait pas être rose. Mais depuis un petit moment maintenant, j'observe ce qu'il se dit sur le club et sur ma personne, et j'ai l'impression qu'on veut me faire passer pour le grand méchant loup. C'est vrai que mes relations sont froides, pour ne pas dire inexistantes avec Marcelo depuis plusieurs semaines. Mais tout cela, c'est de sa faute.

Comment ça ?
Quand je lui ai dit qu'il était impossible pour l'OM de recruter des joueurs du calibre de Di Maria ou Mascherano, il m'a menacé de faire jouer Jérémy Morel défenseur central ou encore Mario Lemina. Juste pour me provoquer. J'avoue que je ne pensais pas qu'il aurait le cran de le faire. Je l'ai un peu sous-estimé. Mais du coup, j'ai compris depuis ce jour-là qu'on ne réussirait pas à s'entendre, et donc j'ai activé mes réseaux, sans lui en parler forcément.

Mais la situation peut-elle perdurer ainsi ?
C'est à lui de voir. Il est sous contrat, il a le droit de ne pas être content mais doit aussi se rappeler qu'il a des obligations. A savoir faire gagner l'équipe, ce qu'il a d'ailleurs réussi à faire depuis deux journées. D'où mon étonnement concernant cette sortie médiatique, que je trouve déplacée et dangereuse pour le club.

Avez-vous prévu de vous rencontrer prochainement ?
Oui, j'ai décidé de revenir dès samedi matin sur Marseille, au lieu de la semaine prochaine, pour mettre les points sur le "i" avec lui et rapidement connaître ses intentions pour la suite. S'il n'est pas heureux à l'OM, la porte lui est grande ouverte. »